Champagne rosé : comment est-il conçu ?

Qui a inventé le champagne rosé ?  

L'invention du champagne rosé n'est pas attribuée à une seule Maison, mais plutôt à une évolution progressive des techniques de vinification en Champagne. Cependant, plusieurs Maisons ont joué un rôle clé dans son développement et sa renommée.

La Maison Ruinart fut la première à commercialiser officiellement un champagne rosé en 1764. Cette année-là, elle aurait expédié une première commande de 60 bouteilles de ce vin encore méconnu, alors surnommé « œil de perdrix » en raison de sa couleur caractéristique. À l’époque, le champagne rosé était obtenu par macération, mais aujourd’hui la Maison Ruinart privilégie la méthode de l’assemblage.

En 1818, Madame Clicquot révolutionna l’élaboration du champagne rosé en créant le premier rosé d’assemblage connu, une méthode novatrice qui demeure aujourd’hui la plus répandue en Champagne.

La fabrication du champagne rosé, un travail d’orfèvre  

Le champagne rosé d’assemblage, entre subtilité et délicatesse

Le champagne rosé d’assemblage est obtenu en incorporant une proportion de vin rouge tranquille (entre 5 et 20 %) à un vin blanc avant la seconde fermentation en bouteille. Ce vin rouge est issu de cépages pinot noir et/ou meunier, provenant de villages réputés comme Bouzy, Ambonnay ou Aÿ, qui produisent des vins rouges de grande qualité.

Le vin rouge est élaboré avec une macération courte mais suffisamment longue pour extraire la couleur et les tanins. Une fois l’assemblage réalisé, le vin entame sa seconde fermentation en bouteille, selon la méthode champenoise. Les subtilités de cette méthode vous intéressent ? Découvrez notre page dédiée : « La fabrication du champagne : découvrir la méthode champenoise ».

Technique la plus répandue, l’assemblage assure un contrôle précis de la couleur et du profil aromatique, garantissant une constance d’un millésime à l’autre. Moins puissant que le rosé de saigné, ce type de champagne dévoile un style plus délicat et subtil.

Le champagne rosé de macération, la puissance comme emblème

Le champagne rosé de macération est obtenu en laissant les peaux des raisins noirs (pinot noir ou meunier) en contact avec le moût pendant un temps limité, généralement entre 8 et 12 heures. Durant ce processus, les pigments colorés contenus dans la peau des raisins s’infusent dans le jus, lui conférant sa teinte rosée et ses arômes fruités emblématiques.

Une fois la teinte et le profil aromatique souhaités atteints, le moût est pressé afin de séparer le jus des parties solides, avant d’entamer la fermentation selon la méthode champenoise traditionnelle. Ce type de champagne se distingue par une plus grande structure, un caractère vineux prononcé et une expression aromatique plus intense que le rosé d’assemblage.

Méthode exigeante, seule une poignée de Maisons s’y aventure, et pourtant le résultat se révèle souvent remarquable. Parmi les rares adeptes de cette approche, René Geoffroy, Larmandier-Bernier et Leclerc-Briant se distinguent par leur maîtrise du fameux rosé de macération, aussi appelé « rosé de saignée ».

Un flacon de plus en plus convoité

Le champagne rosé, autrefois un produit de niche, connaît depuis les années 2000 un essor remarquable. Ruinart, Veuve Clicquot, Billecart-Salmon, Dom Pérignon, Bollinger ou Laurent-Perrier… l’intérêt des amateurs pour ces champagnes rosés s’explique par plusieurs facteurs.

Avec sa robe aux nuances saumonées et son expression aromatique unique, il séduit les amateurs en quête de nouvelles expériences. Mais son attrait ne s'arrête pas là : l'évolution des styles, avec des cuvées plus sophistiquées et gastronomiques, séduit désormais les connaisseurs les plus exigeants. Source d’inspiration pour chefs et sommeliers, le champagne rosé se révèle être un allié d’exception pour une multitude d’accords mets et vins. Porté par cet élan, il s’impose aujourd’hui comme un véritable phénomène à suivre de près.